Depuis quelques années, les scientifiques s’inquiètent de plus en plus de la présence de contaminants persistants dans l’environnement. Parmi ces contaminants, une nouvelle classe de composés retient davantage l’attention. Il s'agit des composés retardateurs de flamme dont la concentration dans l'environnement semble être en augmentation tandis que celle de la plupart des autres contaminants persistants semble diminuer.
Pour diminuer les risques de propagation de flammes dans les matériaux synthétiques (plastiques, mousses, résines), les manufacturiers ajoutent des composés retardateurs de flamme. On utilise ces matériaux pour contrer les risques d’incendie, par exemple pour les boîtiers d’ordinateurs, les moniteurs, les téléviseurs, les tissus, les matelas, les meubles rembourrés, etc. Jusqu’à près de 30 % de ce qui entre dans la fabrication de ces matériaux peut être constitué de composés retardateurs de flamme.
Les composés utilisés sont des molécules organiques contenant des halogènes (normalement du chlore ou du brome). Lorsqu’il y a dégagement de chaleur, ils se décomposent rapidement pour libérer des radicaux halogénés qui étouffent les flammes et empêchent ainsi la combustion et la propagation du feu. Parmi les produits de décomposition, il y a aussi des quantités non négligeables de dioxines et furannes, chlorés et bromés.
Dans les milieux récepteurs de l’environnement, les concentrations de ces composés atteignent maintenant des proportions inquiétantes et elles augmentent de façon exponentielle avec le temps. Ainsi, dans le gras des bélugas du Saint-Laurent, les concentrations retrouvées doublent en moins de 3 ans. Chez certains poissons d’eau douce, il faut moins de 20 mois pour que les concentrations doublent. Chez les humains, il faut environ 5 ans (sang, lait maternel, tissus).
Les effets toxiques de ces composés ne sont pas encore tous connus. On les soupçonne d’être responsables de l’hypothyroïdie et de troubles du développement du système nerveux (autisme, hyperactivité, déficit d’attention, trouble de comportement, etc.). Quant aux produits de dégradation qui en découlent, tels que les dioxines et furannes, ils sont considérés comme étant extrêmement toxiques.
Le Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec (CEAEQ) a donc mis au point de nouvelles méthodes d’analyse pour détecter ces contaminants dans l’environnement. Les nouvelles classes de composés que le CEAEQ analyse maintenant sont les suivantes :